Enseigner, ce n’est pas remplir un tonneau… c’est allumer une flamme.
Aristophane
Le mot « pédagogie » à pour sens étymologique : le guide des enfants.
L’andragogie est la pédagogie pour adultes. Le mot « andragogie », inventée par des spécialistes des sciences sociales allemands puis repris par les américains vient du grec anêr (andros) l’« homme masculin » et agô « mener, conduire, mener, élever » ou agogos : le guide.
Le terme « andragogie » est utilisé dans le sens de l’être humain adulte, ce qui n’empêche pas la critique du terme choisi qui désigne « l’homme masculin ».
En effet le terme, utilisé principalement au Québec, est controversé, car anêr est aussi une opposition à gunê la « femme » ; en grec ancien, il n’y a pas de mot désignant l’« adulte ».
Le terme d’andragogie est utilisé pour différencier l’enseignement des adultes de celui des enfants et des adolescents, cependant l’expression plus compréhensible et étymologiquement moins équivoque de « formation des adultes », étant défini que le terme formation, qui comprend la notion d’éducation, serait peut-être plus adaptée mais moins docte.
L’andragogie s’appui sur le constat des besoins que manifestent les adultes en formation. Cela constitue 11 principes sur lesquels l’ingénierie de formation a intérêt à s’appuyer pour garantir les résultats :
1. L
- Le besoin d’être rassuré
- Le besoin de motivation
- Le besoin d’autonomie
- Le besoin de plaisir et de sérieux mélangés
- Le besoin d’interaction
- Le besoin d’individuation et de personnalisation de l’animation pédagogique
- Le besoin de se confronter à la réalité
- Le besoin de lien avec le concret
- Le besoin d’estime de soi
- Le besoin d’être convaincu
- Le besoin de vérifier, mesurer
L’adulte a besoin de savoir dans quelle direction il se dirige pour accepter d’apprendre et assimiler : le sujet nécessite d’être introduit, il faut mettre en avant le lien logique entre les différentes phases de la formation; de comprendre les raisons de la formation pour être motivé. Les actions doivent être justifiées et s’appuyer sur l’expérience de l’apprenant pour qu’il s’y retrouve : la connaissance a besoin d’être reliée aux connaissances et expériences passées afin apparaître comme une adaptation ou un développement de ce qui est déjà connu.
Les adultes ont besoin de savoir pourquoi ils doivent apprendre quelque chose. Et pour quelles utilisations potentielles et dans quelles situation il va pouvoir valoriser l’investissement que cela représentent en temps et en argent pour lui.
Les adultes ont besoin d’être traités comme des individus capables de s’autogérer et admettent mal que les autres leur imposent leur volonté.
Ils n’acceptent pas sans accord à conformer et encore moins à se soumettre à une consigne sans en maîtriser les tenants et aboutissants.
Les adultes ont besoin d’être traités comme des individus capables de s’autogérer et admettent mal que les autres leur imposent leur volonté.
Ils n’acceptent pas sans accord à conformer et encore moins à se soumettre à une consigne sans en maîtriser les tenants et aboutissants.
Les adultes ont besoin d’être traités comme des individus capables de s’autogérer et admettent mal que les autres leur imposent leur volonté.
Ils n’acceptent pas sans accord à conformer et encore moins à se soumettre à une consigne sans en maîtriser les tenants et aboutissants.
Les adultes arrivent avec une expérience et des connaissances propres. Il en résulte des groupes souvent hétérogènes en niveaux de connaissance, de compétences, avec des cultures et systèmes de référence différents.
Aussi, cela nécessite des stratégies d’enseignement et d’apprentissage personnalisé à chaque participant. Par contre, le contexte de la formation pour adulte se prête facilement aux méthodes expérimentales et aux activités d’échanges.
Les adultes sont prêts à apprendre si les connaissances permettent d’affronter des situations réelles. L’apprentissage ne peut pas être dissocié du besoin de l’adulte de se projeter dans son futur et de voir les effets de la formation en terme de développement.
Les adultes assimilent d’autant mieux que les connaissances, les compétences, les attitudes sont présentées dans le contexte de leur mise en application sur des situations réelles vécues ou à vivre prochainement.
Les adultes sont motivés intérieurement par le désir d’améliorer leur situation professionnelle et d’accroître leur satisfaction personnelle dans la sphère professionnelle ou privé.
Il ‘s’agit du besoin de ressentir de la valeur ou dit autrement de l’estime de soi passant par la fierté de progresser et de réussir et la reconnaissance qui lui est attachée.
Les adultes n’acceptent pas les idées toutes faites et ont besoin d’être convaincus (l’adulte a l’esprit dans le cas le plus fréquent moins malléable que l’enfant et moins flexible en raison d’opinions, préjugés et à priori souvent bien ancrés) ;
De plus, l’apprentissage est une remise en cause de ses certitudes, ce qui est parfois mal perçu et mal vécu. Par contre, l’adulte dispose d’une expérience sur laquelle on peut s’appuyer, et d’un esprit critique plus développé qui exige plus de rigueur.
Les adultes n’acceptent pas d’être convaincus sans la vérification de la promesse de progrès qu’apporte intrinsèquement la formation.
Les adultes ont besoin de vérifier par l’expérimentation, en cours de formation et à posteriori, la validité des enseignements et contenus proposés.
Aussi le feed-back permanent et les évaluations à chaud et à posteriori font partie de ce type de pédagogie. Cela contribue à leur réassurance concernant le choix de s’engager dans une formation et d’y avoir participé.
Pourquoi une telle distinction ? L’adulte apprend-t-il différemment de l’enfant ?
L’art d’enseigner aux enfants porte le nom de pédagogie. Cette différence repose sur la conception du modèle de l’enseignement aux enfants et plus particulièrement sur la conception du rapport entre l’enseignement et l’enfant.
L’enfant continu malheureusement à être considéré comme un contenant vierge ou vide qui a besoin d’être rempli et l’enseignant est celui qui a la mission de déverser son contenu à cette fin.
Dans le modèle le plus répandu, l’enfant, du fait de sa dépendance à l’adulte, ne peut pas savoir ce qu’il doit apprendre et c’est à ses éducateurs de savoir pour lui. La question du pourquoi il doit apprendre est secondaire.
Du fait de son jeune âge et de son inexpérience à priori, ses expériences ne sont pas considérées, seules comptent celles de l’aîné, du parent, et bien entendu à l’école celles de l’enseignant. Dans une telle conception la conférence, le cours magistral sont privilégiés.
Ne sachant rien ou considéré devant tout apprendre, la logique de contenu est hypertrophié par rapport à la logique du processus qui consisterait à apprendre à réfléchir et à chercher par soi-même.
Enfin, l’une des croyances répandues dans l’éducation et la pédagogie est que l’enfant doit être motivé par la contrainte, la coercition ou la stimulation au travers de signes de reconnaissance et d’approbation, dépendant de la volonté de l’adulte. L’enseignant décide donc seul de ce qui sera appris, quand et comment.
Le clivage ne se justifierait pas si l’enseignement était recentré sur sa véritable finalité, c’est à dire l’autonomie de la personne et non la reproduction d’un modèle de pensée et de connaissance non différencié entre les élèves.
Les spécificités portent sur la façon d’aider l’enfant à construire ses représentations qui passent, comme pour l’adulte, par l’expérimentation à un moment ou un autre et qui doivent être précédées ou suivies de la référence à un modèle à voir, à entendre et à toucher.