Prendre des risques et inhérent au monde des affaires. Comment prendre des risques calculés en tant que dirigeant ?

 

Le cadre du sujet

La prise de risque, inhérente à la fonction de dirigeant, est souvent intuitive chez les créateurs.

La prise de risque calculée est un savoir-faire, et au-delà même, un savoir-être souvent inné qui peut pour autant s’apprendre C’est une composante essentielle des affaires. Les dirigeants sont en effet souvent confrontés à des décisions délicates, des situations complexes qui demandent de savoir « trancher », des conflits avec des pairs qui nécessitent de la stratégie, des attaques de concurrents qui engendrent des rebonds inattendus, etc.

Savoir comment prendre des risques calculés est une compétence clé pour réussir. Dans cet article, nous allons explorer comment les dirigeants peuvent prendre des risques et des décisions de manière éclairée et stratégique.

Pour commencer, en tant que dirigeant, vous devez vous distinguer de la personne morale qu’est l’entreprise. Vous n’êtes pas votre entreprise. Elle doit exister en dehors de vous. Si vous prenez un risque pour l’entreprise, vous en êtes le seul responsable. Ce risque sera aussi le vôtre personnellement si vous n’avez rien mis en place pour vous protéger de vos propres décisions. Rappelez vous que vous servait cette personne morale qui vous donnera en retour l’effet de votre soin auprès d’elle.

 

Prise de risque et décisions

Fort heureusement toutes les décisions ne comportent pas de risque. Ce sont celles qui engagent la responsabilité, qui ont un impact sur la stratégie globale de l’entreprise, sur le business modèle, les orientations marketing ainsi que les finances, le choix d’investissement, le recrutement ou le licenciement, le choix d’associés. Il s’agit des décisions qui demandent à la fois un croisement entre intuition intime et calcul C’est de celle-ci dont nous parlons dans cet article.

 

L’origine de la prise de risque

La prise de risque et les décisions que nous prenons sont gérées par notre inconscient et partent d’une conviction profonde et viscérale qui signale si les effets attendus sont bénéfiques. La prise de risque calculée fait intervenir la réflexion, le calcul d’opportunités, la balance des pour et des contre et fait appel à notre conscience consciente qui gère les évaluations intellectuelles visant à minimiser le risque et ses effets. La prise de décision est toujours faite par l’inconscient. Si la part intellect prend le dessus, il est probable qu’il n’y ait pas d’engagement de risque. C’est ce qu’il se passe pour la majorité des personnes et c’est la raison pour laquelle seule une minorité d’individus s’engage dans des aventures entrepreneuriales. Seulement 2 % de la population active en France faisait ce choix dans les années 80 et, si ce chiffre a progressé jusqu’à 6 % des actifs de nos jours, c’est sous l’effet de la multiplication des écoles y préparant et du développement de l’auto-entreprenariat. Ce que l’on constate, est que les chefs d’entreprise aiment le risque et l’adrénaline que cela procure.

 

De quoi doit-on le plus se méfier ?

Le chef d’entreprise ou le décideur, quelque soit sont poste, doit se méfier de lui-même, de son égo, de sa relation affective à la décision, de son attachement à une idée ou à une personne et de ses peurs et croyances limitantes. Le calcul n’empêchera ni le risque ni les conséquences négatives éventuelles. Il permettra de les mesurer, d’évaluer si le rapport gain-risque est très favorable et permettra d’anticiper les solutions de repli ou de rattrapage en cas de mauvais choix. Pour autant trop de calcul peut inhiber le passage à l’action et l’expérimentation.

En placement financier, en trading, on dit qu’il ne faut pas investir plus que ce que l’on peut perdre. Cela sous-entend que l’on a prévu des réserves pour rebondir autrement. C’est un conseil de sagesse. C’est au cœur d’une des missions, du rôle du coach de dirigeant, que de jouer le fou du roi pour questionner de façon impertinente les possibilités de choix et d’être un garde-fou pour les distorsions que l’ego, la jalousie, les luttes de pouvoir ou les affects peuvent produire.

 

Parlons du « comment »

  1. Apprendre à aimer le risque

Autant apprendre à l’aimer, y trouver du plaisir, de l’énergie pour avancer, au risque d’en être stressé en permanence ou de réussir à l’apprivoiser. C’est l’une des caractéristiques du chef d’entreprise, être challengé et en quête de victoires.

 

  1. Evaluer les risques et les opportunités

La première étape pour prendre des risques calculés est d’évaluer soigneusement les risques et les opportunités, analyser les avantages potentiels de la décision, ainsi que les risques associés. Il existe des outils pour cela, le budget partiel, le SWOT, l’analyse coût/gain.

Posez-vous des questions telles que : « Quels sont les avantages si cela réussit ? »/ « Quels sont les risques pour moi si cela échoue »/ « Comment m’en protéger, anticiper ?”, « Qu’est-ce que j’y gagne, pour moi comme pour l’entreprise, que ce soit en argent, parts de marché, relations, notoriété, confort, santé … », et, « Qu’est-ce que je pourrais y perdre ? »
Passer ces analyses et calculs vous aurez toujours à faire un choix qui évite de perdre ce qui est connu mais ne vous permet pas la découverte les avantages de l’inconnu que seule la prise de risque offre.

 

  1. Se baser sur des données

Pour mesurer le risque, les dirigeants avisés prennent des décisions basées sur des données. Collectez autant d’informations pertinentes que possible pour éclairer votre décision. Utilisez des données quantitatives et qualitatives pour évaluer la viabilité de la décision. Faites une matrice d’opportunités pour comparer les solutions, un budget partiel.

 

  1. Elaborer un plan de contingence

Il est essentiel d’élaborer un plan de contingence au cas où les choses ne se dérouleraient pas comme prévu. Les fameux plan B et plan C. Ne dit-on pas que quand on recrute une personne, on en a deux autres candidats potentiels en réserve dans son carnet d’adresse. « Quelles mesures pouvez-vous prendre pour atténuer les effets négatifs d’un échec potentiel sans vous inhiber au point de ne pas oser ? ». Avoir un plan B, déjà en place, peut vous donner la tranquillité d’esprit.

 

  1. Consulter des experts

N’hésitez pas à consulter des experts ou des conseillers pour obtenir des conseils. Parfois, une perspective extérieure peut vous montrer des aspects que vous n’auriez pas remarqué.

 

  1. Faire preuve de courage

Prendre des risques nécessite du courage, c’est-à-dire, avoir le cœur et l’énergie pour surmonter l’effort supplémentaire que cela vous demande. Il est important de dépasser la peur de l’échec et de faire confiance à votre jugement. Soyez prêt à prendre des décisions audacieuses lorsque cela est justifié.

 

  1. Apprendre de ses erreurs

Enfin, il est important de reconnaître que la prise de risque comporte un élément d’incertitude. Vous ne réussirez peut-être pas à chaque fois et c’est normal. L’important est d’apprendre de vos erreurs et de les utiliser comme une opportunité d’amélioration.

 

  1. Se former

Il existe toute sorte de méthodes pour : le calcul du risque, gérer ses états émotionnels, la gestion dans le temps, l’évaluation des effets, les intérêts multiples,… Le dirigeant devrait maitriser ces outils pour savoir lire, évaluer et interpréter les résultats donnés par ses conseillers ou collaborateurs. Par exemple, lire une analyse financière issue de plusieurs bilans et comptes d’exploitation successifs n’est pas efficace si l’on est, à minima, pas été initié à cet exercice.

 

  1. Apprendre à être en recul

Face au danger, la peur et le stress ne changeront rien à la situation. On ne change jamais un contexte, on change sa réponse émotionnelle, mentale, créative, intellectuelle, face aux faits que nous propose le contexte. Quand votre enfant tombe se blesse gravement et vous vous affolez, il est bien entendu plus approprié d’analyser rapidement ce qu’il faut faire et agir que de paniquer.

 

  1. Recourir à un coach business ou coach de dirigeant

Le coach de dirigeant a tout à fait sa place dans le choix des experts à condition qu’il soit un homme ou une femme d’expérience. Il est important qu’il connaisse, pour l’avoir traversé, ce que vous être en train de vivre et qu’il ait développé pour lui-même les qualités et compétences citées. Il est là, entre autres, pour vous interpeller quand vos décisions présenteraient un niveau de risque trop important et vous permettre de rester détacher des enjeux. Le but du coach est d’ouvrir le champ de vision, de permettre de voir les choses autrement et d’entrevoir plusieurs options là où le dirigeant ne voit généralement que d’une seule façon dans laquelle il est parfois enfermé mentalement.

 

En conclusion

S’il n’y avait pas de risque il n’y aurait sans doute pas d’entrepreneur. Alors il est nécessaire de devenir un challengeur rigoureux, équipé pour cela et disposé en termes de mindset. Vous aurez compris que la prise de risque calculée est une compétence complexe et essentielle pour les dirigeants. En évaluant les risques et les opportunités, en prenant des décisions basées sur des données, en élaborant un plan de contingence, en consultant des experts, en faisant preuve de courage et en apprenant de vos erreurs, en vous formant ou en vous faisant accompagner, vous pourrez prendre des risques de manière éclairée et stratégique, ce qui contribue à vous permettre d’atteindre vos objectifs commerciaux et à gérer votre réussite.